IL ETAIT
UNE FOIS DEUX AMIS
Petite histoire d'une grande découverte
Il
était une fois deux amis. Ils s'étaient rencontrés
dans un groupe d'étude en psychologie à l'université
de Santa Cruz en Californie. Ils furent aussitôt attirés
l'un vers l'autre. Il faut dire qu'ils se démarquaient beaucoup
du reste du groupe. L'aîné, John Grinder, était
le directeur de ce centre de recherche. Professeur de linguistique,
il était parfaitement trilingue anglais, italien, allemand.
Disciple de Noam Chomsky, il était l'auteur d'un guide de grammaire
transformationnelle auquel il devait sa réputation de linguiste.
Il avait trente-deux ans quand il vit arriver Richard Bandler dans
son groupe d'étude.
Richard,
de dix ans son cadet, n'avait rien des jeunes étudiants de
bonne famille qui l'entouraient. Fils de musicien folk, émancipé
dès l'âge de quatorze ans, sa première école
fut la rue. Il devint batteur et chanteur dans un groupe de rock.
Puis, il se passionna d'informatique. Pour payer ses études,
il accepta des tas de petits boulots. C'est l'un de ces jobs d'étudiant
qui allait décider de son avenir. Il donnait des cours de batterie
au fils de l'éditeur Robert Spitzer. Spitzer avait fondé
la Science & Behaviour Books, qui éditait des ouvrages
sur toutes les approches thérapeutiques dérivées
de l'école de Palo Alto.
Grand observateur de tout ce qui est humain, Bandler prétend
avoir bien plus appris en côtoyant les clients en tant que garçon
de café, que sur les bancs de l'école. Il décida
alors d'écrire un livre à partir des bandes vidéo
des séances de Fritz Pearls, le fondateur de la psychologie
gestalt. Cette observation détaillée des comportements
visait à détecter tous les signaux analogiques d'un
individu, c'est-à-dire tout ce qu'une personne transmet en
plus de ses paroles, dans le ton qu'il emploie, ses gestes, ses mimiques.
Cette méthode s'inscrivait à l'époque dans la
mouvance des travaux de l'Ecole de Palo Alto.
En rédigeant cet ouvrage, Richard se découvre un don
curieux. Imprégné des bandes vidéo du grand thérapeute,
il s'aperçoit qu'il peut reproduire spontanément un
comportement donné et obtenir des résultats identiques.
Il organise alors un groupe d'étude où il "fait"
du Fritz Pearls. Il n'abandonne pas pour autant l'informatique, passe
son diplôme et collabore avec le Stanford Research Institute.
Peu après, son éditeur lui commande un second livre
à partir des enregistrements de Virginia Satir, la célèbre
thérapeute familiale. Richard observe Virginia et se met aussitôt
à "faire" du Virginia Satir. Il avait ce don d'intégrer
le fonctionnement des gens qu'il observait. Mais il n'avait aucune
idée de la façon dont il y parvenait. Sa rencontre avec
John Grinder allait lui permettre de hisser ce don au rang de discipline.
Nous
sommes en 1973, Richard est maintenant devenu un excellent thérapeute.
Un soir qu'il raccompagne John en voiture, il lui confie ses doutes
quant au mystérieux "pouvoir" qui lui permet de provoquer
le changement dans ses séances de thérapie. John assiste
aux séances, observe, note, élabore un modèle
du comportement de Richard; un modèle linguistique, puisque
John est linguiste. Puis, ensemble, ils modélisent de la même
façon les comportements de Virginia Satir et Fritz Pearls ;
il en résulte le Méta modèle, le sujet du mémoire
de maîtrise de Richard Bandler qui sera publié en 1975
sous le titre: The Structure of Magic. La PNL était née.
LA PLANETE PNL
P pour Programming, ou programmation, désigne tous les processus
de communication que nous utilisons avec le monde extérieur
et notre monde intérieur. Nos fonctionnements, nos comportements
s'articuleraient autour de certaines structures sur lesquelles nous
pourrions intervenir pour modifier notre représentation de
la réalité, produire des effets identiques dans des
situations distinctes, atteindre le changement.
N pour Neuro, ou neurologie, car nous recevons le monde par l'intermédiaire
de nos cinq sens. C'est l'hypothèse de base de la PNL. Il n'existerait
pas de réalité que nous n'ayons, au départ, commencé
par voir, entendre, ressentir, goûter ou humer. Ce serait notre
mode de communication primaire avec la réalité, c'est
par le retour à cette perception que nous pourrions revenir
à une connaissance précise de ce qui nous arrive, de
ce qui préoccupe nos semblables, de ce qui est à la
base de toutes leurs communications.
L pour Linguistique, parce que ce monde nous le mettons en mots, nous
vivons une représentation de la réalité. Ce langage
nous abuse et nous fait confondre le monde avec la manière
dont nous le nommons. Par le langage, nous pouvons nous forger un
enfer ou un paradis d'une même réalité.
Mais tout cela, ce sont des mots; c'est aussi une représentation
de la réalité. La PNL est née de la fusion de
la linguistique et de la cybernétique. Le linguiste s'attache
à la relation qu'entretiennent les mots entre eux, à
la structure de nos langages. Le cybernéticien s'emploie à
l'étude des interactions entre les éléments d'un
même système. Il connaît la loi de la variété
requise qui veut que dans tout système, c'est l'élément
qui dispose de davantage de choix qui va exercer un contrôle
sur l'ensemble du système. Or, nous développons un certain
nombre de comportements. Ces comportements étaient, au départ,
ce que nous avons pu créer de mieux adapté à
une situation donnée. Quand, dans une nouvelle situation, ils
ne font plus leurs preuves et que nous ne disposons pas de comportement
de remplacement, nous nous trouvons devant une absence de choix qui
nous prive de liberté et que nous identifions comme un problème.
L'issue, la survenue d'un choix nouveau peuvent alors naître
d'une mobilisation de ressources, d'une structuration différente
de notre réalité, d'une compréhension nouvelle
de notre monde mis en mots.
La
PNL se définit comme l'étude de la structure de l'expérience
subjective. Subjective, parce que chacun vit sa réalité
et toute communication doit passer par une connaissance et une reconnaissance
de cette réalité. Un conseil donné à l'autre
est de peu de poids s'il n'est pas exprimé dans son langage,
s'il n'appartient pas à sa réalité. C'est par
la découverte des réalités que débute
cet ouvrage. Il va vous guider pas à pas vers les outils du
changement génératif, le changement qui produit du changement.
Il ne s'agit pas, ici, d'adopter une interprétation de la réalité
venue d'ailleurs. Ne l'oublions pas, la PNL, au même titre que
toutes les disciplines de l'univers du savoir, n'est qu'une représentation
humaine de la réalité. Ce n'est pas la réalité.
Il convient de l'essayer d'abord sur soi-même, puis avec les
autres. De la comprendre, chacun dans son monde, dans son langage.
De la tester, de l'utiliser comme une clef de la communication, un
gigantesque passe-partout pour entrouvrir les portes de notre monde
et de celui des autres.
C'est également un formidable outil de développement
personnel.
Tout
ce qui est nécessaire au lecteur, c'est une grande curiosité,
c'est d'être de nouveau ouvert à une autre réalité,
comme il l'était, tout nouveau-né, à toutes les
vibrations du monde. Laissez momentanément de côté
tous vos préjugés pour revenir à votre (bon)
sens.
ATTACHEZ VOS CEINTURES
Ce livre est une caisse à outils. Un outil, c'est un instrument
créé par l'homme pour accomplir plus facilement certaines
tâches. C'est un objet dont l'utilité dépend entièrement
de nous. Une brouette couchée sur le flanc ne peut rien faire
toute seule. Si je veux déplacer un tas de briques, elle m'en
facilite le transport. Elle me permet d'en charroyer davantage qu'avec
mes bras et ma seule force physique. Pourtant, si je la charge trop,
je ne peux plus la soulever. Ou encore, si le sol est boueux ou trop
pentu, mon outil n'est plus adapté. Il me faudra effectuer
des essais, peut-être commencer par la pousser à vide,
puis avec un petit chargement; un certain temps sera peut-être
nécessaire pour que mon outil remplisse son office de façon
idéale.